Vive l'amour

(AI QING WAN SUI)

Hsiao-kang, un employé de pompes funèbres, dérobe la clé d’un appartement en vente pour s’y suicider. Mais les lieux sont investis par deux autres personnes qui viennent de se rencontrer : Mei, une jeune femme agent immobilier, et Ah-jung, vendeur à la sauvette. Les trois âmes esseulées vont alors commencer un étrange chassé-croisé.

L’aliénation urbaine, la difficulté à établir une véritable communication sont au cœur de cette œuvre très belle et mélancolique, où trois personnages occupent à tour de rôle le même appartement sans interagir ou presque. Ils sont ensemble. Ils sont seuls.

Avec Vive l’amour, Tsai Ming-liang filme son idée de l’ennui, de la solitude creusée dans les sillons urbains et bétonnés de Taipei. C’est le film de tous les paradoxes : la population se multiplie à un rythme effréné et les toits viennent à manquer. Pourtant d’immenses appartements demeurent désespérément vides ; les gens ont beau vivre par milliers les uns aux côtés des autres et se côtoyer au travail, cela ne les empêche pas de connaître une profonde solitude.